Uro : to piss or not to piss? – Ayamé

Uro : to piss or not to piss? – Ayamé

S’il devait y avoir une pratique BDSM « de base » pourtant très controversée ce serait bien celle-là : l’urophilie.

On apprend sur l’Internaute qu’il s’agit d’une « Attirance sexuelle pour l’urine et le fait d’uriner. Les individus urophiles apprécient d’uriner sur d’autres personnes ou bien de se faire uriner dessus. Dans certains cas, les urophiles boivent l’urine de leurs partenaires« 

Pour aller plus loin, allons nous promener sur Wikipedia. On peut y lire que cette pratique est bien plus évoluée qu’il n’y paraît.

Nos amis japonais ont même affiné cet art jusqu’à nommer et codifier la pratique du ‘rapport sexuel avec la vessie prête à déborder’. Pour ma part et en tant que femme, je dois avouer que la pénétration vaginale me procure plus de plaisir lorsque j’ai un peu envie de faire pipi. Mais bon, ce n’est pas exactement le propos du jour !


Mon histoire personnelle avec l’uro

Lorsque j’avais une vingtaine d’années, j’ai vécu quelques temps en Espagne. C’est à Barcelone que je rencontre un jeune français dont je m’entiche. Appelons-le Yan. Nous sortons beaucoup, follement, fréquentons les endroits underground, sélects ou à la mode sans distinction. Goûtant et essayant tout.

Un après-midi alors que je me rafraîchissais sous une fine douche d’eau fraîche, assise dans la baignoire, Yan entre pour faire pipi. Il me voit assise, nue, détendue et souriante et s’approche de moi faisant mine de vouloir faire pipi sur moi. Je m’en amuse et le provoque. Sans retenue il fait aussitôt jaillir un jet d’urine chaude sur mon bras, puis mon flanc. Je ne suis pas choquée ni dégoûtée. Cela me fait rougir un peu. Je ris et je le laisse finir, faisant de cette provocation un jeu très anodin. Ce fut mon baptême de douche dorée. Je pense que c’était aussi improvisé et nouveau pour Yan que pour moi, mais je ne m’en suis jamais assurée tant ma jeunesse était insouciante et cette époque de ma vie d’une légèreté extraordinaire.

Sans que cela ne devienne un fétichisme fort, nous avons répété quelques jeux d’urine à peine plus évolués dans les mois qui ont suivi, puis nos chemins se sont séparés.

J’ai vécu plus de 20 ans sans renouveler l’expérience, sans que cela me manque.


J’y revins enfin sous l’impulsion de mon dominant adoré le jour même de mon initiation de soumise par Maître T., mon seul et unique Maître .

Pari risqué, l’uro dès la première séance? Pas tant que ça…. Lorsque j’avais demandé à Maître T. De m’initier, il m’avait parlé d’un questionnaire. Ce questionnaire, qui fera l’objet d’un prochain article, listait un éventail très large de pratiques -dont l’uro- et demandait à l’aspirante soumise de noter son niveau de familiarité et d’attrait pour chaque pratique.

En discutant ensemble de mes réponses au questionnaire à l’occasion d’un long trajet en voiture, j’ai eu tout loisir de détailler les expressions faciales de celui qui devenait mon Maître alors que nous égrenions les pratiques. Lorsque l’uro fut abordée et que Maître apprit que j’étais « baptisée » et que je ne rejetais pas les jeux d’urine, son visage se para d’un large sourire. Son cerveau était déjà en train d’imaginer le volet uro de mon initiation qui aurait lieu le lendemain.

24 heures plus tard, alors que je vis l’un des moments les plus déterminants de ma vie en compagnie et sous le contrôle total de mon Maître initiateur, je me retrouve à quatre pattes sur le carrelage d’une douche italienne à pisser devant lui comme une chienne.

Cet instant me restera à vie. D’abord parce que j’ai dû me concentrer de toutes mes forces pour réussir au bout d’un interminable effort à déverrouiller mes sphincters, à quatre pattes devant l’homme qui prenait la plus grande place dans la hiérarchie de mon univers intime à cet instant. Me montrer de dos en train d’uriner comme une bête incontinente, même pas proprement accroupie fut une épreuve. Je découvris l’obéissance et l’humiliation. Deux piliers dans la pratique de la D/s que je découvrais ce soir là.

En bon Maître, il me félicite et me récompense. Ma plus belle récompense étant de lire la sursprise, la satisfaction et la fierté sur son visage et dans son sourire.

L’attrait pour ce type de jeux est heureusement partagé dans notre couple, si bien que nous en prévoyons dès que c’est possible et que nous en improvisons dès que l’opportunité se présente, sachant que ces jeux demandent une certaine logistique ou un certain lieu pour être pratiqué confortablement. Il s’agit de ne pas souiller des lieux difficiles à nettoyer, et la possibilité aux participants de se laver et de se changer par la suite !


Très bien, mais encore ? Peut-on être excité par de la pisse ? peut-on trouver cela bon ? Et qu’aime-t-on, réellement, pour ceux qui s’adonnent à l’urophilie ? L’urine ? C’est vraiment bon ?

NON… sauf cas particuliers, on n’aime pas l’urine !

On aime celui ou celle qui urine, on aime l’abnégation dont on fait preuve lorsqu’on joue aux jeux d’urine, on aime la transgression et l’originalité, on aime participer à une pratique déjà jugée extrême par certains pairs, on aime l’humiliation ressentie ou infligée lorsqu’on se retrouve à uriner devant, sur ou dans un partenaire, on aime le contrôle que l’on prend sur ses sphincters, sur ses instincts et sur ses habitudes pour réussir à uriner dans un contexte qui va à l’encontre des normes sociales qui sont les nôtres et de notre éducation, on aime le côté sale et choquant, on aime la fluidité et la chaleur. En demandant aux pratiquants d’uro ce qu’ils y trouvent, on listerait encore bien d’autres raisons de pratiquer.

En vidéo, quelques unes des possibilités

Je voulais, avant de conclure sur une note plus sérieuse, partager avec vous un petit florilège de différentes formes de piss play que mon Maître avait orchestré dans l’une de nos séances. Enjoy !

Et pour ceux qui ne sont pas convaincus, oui, vous pouvez faire la moue 😉

Le dégôut

Comme la communauté BDSM est généralement respectueuse des goûts et des pratiques des uns et des autres, elle n’émet pas de jugement violent quand je partage mon goût pour l’uro. Au pire on me dit « chacun son truc », ou on peut s’intéresser à savoir comment on y vient. Et puis il y a les piss lovers qui sont généralement bien contents de partager leur goût commun avec d’autres pratiquants.

Risques, inconvenients et limites

Sanitairement et bactériologiquement, il faut savoir que l’uro n’est pas une pratique sale, à proprement parler. L’urine est un liquide stérile, au moment où il sort du corps. Elle est moins sale que la salive que véhicule votre langue ou que les microbes présents sur vos mains, même fraîchement lavées. Il n’y a donc pas de risque véritablement infectieux avec le pipi, s’il est « exploité » immédiatement. En effet, si il est conservé, gardé pour plus tard, il devient un foyer pour la prolifération de certaines bactéries et il devient alors plus risqué de jouer avec et, a fortiori, de le boire. Un indicateur d’altération de la stérilité de l’urine est l’odeur caractéristique et pas ragoûtante de vieux pipi qui apparaît assez rapidement et qui est connue de tous.

Ainsi, si je n’ai pas eu vent de « pissplay gone wrong » (lisez : jeu de pisse qui tourne mal) pour raisons de propreté, il n’est pour autant pas sans risque… psychologique !

Que les choses soient claires : se faire pisser dessus est particulièrement avilissant. Au point que c’est entré dans les expressions françaises pour illustrer le mépris (pisser dans un violon, pisser à la raie de quelqu’un, ça a un goût de pisse, il est fini à la pisse…). Or certains partenaires atteignent ainsi un niveau de complicité supérieur par le biais de ces pratiques. De dominant à dominé et inversement aussi.

Concernant les inconvénients liés à l’uro, je les classe pour ma part en trois catégories :

– Le qu’en dira-t-on au sein du couple, dans la sphère BDSM, et à l’extérieur

– Le lieu doit s’y prêter

– La nécessité d’hygiène post play immédiate

To drink or not to drink ?

Pour ma part, j’avale un peu, mais pas goulûment car cela m’est assez pénible. Pour autant, surmonter cette difficulté est une jolie façon de montrer à mon Maître mon abnégation, mon obéissance, et ma volonté de lui faire plaisir en exécutant ses ordres avec entrain. Conséquemment, ce n’est pas si mauvais !!

En tout état de cause, que l’on se regarde pisser, que l’on se pisse dessus ou dedans, la première condition est toujours, invariablement, celle du consentement et de la communication si la pratique n’est pas acquise.